Les troubles du comportement alimentaire du petit enfant : une nouvelle entité ?
Les troubles du comportement alimentaire du petit enfant : une nouvelle entité ?
RMGF 26 >> ARTICLE ORIGINAL
Les troubles de l’alimentation en pédiatrie sont fréquents et leur grande variabilité phénotypique reflète l’étendue des profils nosologiques associés. Notre étude visait à décrire les signes cliniques de difficultés d’alimentation dans un groupe de patients et à les comparer aux enfants d’un groupe témoin. Dans cette étude cas-témoins, les patients avec trouble du comportement alimentaire du petit enfant (TCAPE), âgés de 1 à 6 ans, ont été recrutés consécutivement lors d’une consultation dédiée au CHU Robert Debré à Paris, France. Les enfants présentant une encéphalopathie, un trouble neurométabolique sévère ou un syndrome génétique (suspecté ou confirmé) ont été exclus. Les membres du groupe témoin composé d’enfants ne présentant pas de difficultés d’alimentation (c’està- dire des scores inférieurs à 60 sur l’échelle d’alimentation de l’hôpital pour enfants de Montréal) ou de maladies chroniques graves, ont été recrutés dans une crèche et deux jardins d’enfants. Les données issues des antécédents médicaux et des examens cliniques relatifs aux pratiques de repas, à la motricité orale, au développement neurologique, au traitement sensoriel et aux éventuels troubles gastro-intestinaux fonctionnels (TGIF) ont été enregistrées et comparées entre les groupes. Au total, 244 patients avec TCAPE (G1) ont été comparés à 109 témoins (âge moyen : cas : 3,42 [± 1,47] ; témoins : 3,32 [± 1,17] ; P = 0,55). Le recours aux distractions pendant les repas était beaucoup plus fréquent chez les enfants du G1 (cas : 77,46 % ; témoins : 5,5 % ; P < 0,001), tout comme les conflits pendant les repas. Bien que les groupes ne diffèrent pas en ce qui concerne la coordination mainbouche ou la capacité à saisir des objets, les cas du G1 ont commencé à explorer leur environnement plus tard, la mise en bouche, en particulier, était moins fréquente dans le groupe G1 (cas : n = 80 [32,92 %] ; témoins : n = 102 [94,44 %] ; P < 0,001). Les TGIF et les signes d’hypersensibilité visuelle, olfactive, tactile et orale étaient significativement plus fréquents dans le G1. Les enfants avec TCAPE ont moins exploré l’environnement (objets et aliments) avec leur bouche, et cela était souvent associé à des signes d’hypersensibilité sensorielle et de TGIF. … Lire la suite
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